24 May Nouvelles
Savez-vous que le phosphore (P) est l’un des nutriments les plus importants (après l’azote) pour la croissance de vos cultures ? Et que même s’il ne représente qu’environ 0,2 % du poids sec d’une plante, le phosphore a un impact majeur sur le développement des racines, le rendement final et la qualité de votre récolte ? Il ne suffit pas juste d’appliquer plus de phosphore pour remédier à cette situation !
Pourquoi le phosphore est-il un nutriment si difficile à obtenir ?
Le phosphore est peut-être l’élément nutritif majeur le plus difficile à utiliser dans l’ensemble du cycle agronomique. En effet, le phosphore est un élément nutritif très réactif, qui se combine avec d’autres composants du sol et, en général, seulement 0,05 % du phosphore du sol est disponible pour une utilisation à court terme par les plantes. Pourquoi une si petite partie du phosphore du sol est-elle disponible ?
Pourquoi le phosphore du sol est-il si peu disponible pour une utilisation à court terme par les plantes ?
Dans les sols, un phénomène appelé “fixation du phosphore dans le sol” se produit chaque fois qu’un engrais P est appliqué. Lorsqu’il est appliqué au sol, le phosphore interagit avec d’autres composants du sol, notamment le calcium, le fer et l’aluminium. De 70 à 90 % du phosphore appliqué au sol est immobilisé peu après l’application. Dans les sols alcalins, la réaction typique est la formation de phosphate de calcium (Ca₃(PO₄)₂), le même minéral que l’on trouve dans les os et les dents – donc évidemment pas très soluble – et dans les sols acides, la fixation du P se fait souvent par la formation de phosphate d’aluminium (Al₃PO₄) et de phosphate ferreux (Fe₃PO₄). Cela signifie que tous les sols risquent de souffrir de la fixation du phosphore.
La fixation du phosphore dans le sol ou comment perdre de l’argent : Comment la fixation influe-t-elle le coefficient réel d’utilisation (CRU) ?
Les racines ne peuvent absorber que le phosphore dissous dans la solution du sol et les formes insolubles de P mentionnées ci-dessus sont, par conséquent, indisponibles pour la plante ! Cela signifie que les engrais phosphorés appliqués au sol ont un coefficient réel d’utilisation (CRU) très faible, parfois inférieur à 10 %. Cela signifie que pour chaque 100 kg de phosphore appliqué, moins de 10 % aboutissent dans la plante. En termes réels, par exemple, le phosphate diammonique (DAP) contient 46 % de P2O5, ce qui signifie qu’une tonne contient 460 unités ou 460 kg de P2O5. Dans un sol avec un CRU théorique de 15%, seulement 69 unités de P2O5 sont susceptibles d’être disponibles pour la culture à court terme… et cette année le producteur aura payé près de 1000€/tonne pour ce DAP.
Nourrissons la culture, pas le sol !
Tout comme l’azote (N), le phosphore (P) se prête également à une augmentation du CRU (coefficient réel d’utilisation) lorsqu’il est utilisé en application foliaire. Par exemple, le CRU des engrais phosphorés est de 8 % en moyenne lorsque le P est appliqué à la volée et incorporé dans le sol, et ce chiffre passe à 16 % lorsque le P est mélangé au sol avec de l’ammoniac ou appliqué en bande le long des semences au moment de la plantation du blé d’hiver (Mosali et al., 2006 1).
Comment puis-je améliorer le retour sur investissement de mes dépenses en engrais phosphorés ?
Lorsque l’on examine le retour sur investissement (ROI) de l’application de phosphore, en particulier dans le cadre du scénario actuel de prix élevés, il y a une grande marge d’amélioration, et c’est là que les applications foliaires de P ont un avantage clair !
Figure 1. Effet de l’application de phosphore sur le rendement du blé. Le phosphore a été appliqué à la plantation à différentes doses au sol, avec et sans application foliaire de P à BBCH 22 (tallage) et BBCH 45 (gonflement de l’épi) (unités de P de l’essai converties en P2O5). *Calculé avec la dose standard de 400 L de volume de mélange en cuve.
Dans l’étude ci-dessus sur blé (figure 1), différentes applications au sol d’engrais phosphorés ont été comparées avec et sans application de P foliaires. Dans l’expérience, il est clair que la combinaison de fertilisation phosphorique au sol et de fertilisatio phosphorique foliaire donne le même rendement ou même un rendement plus élevé lorsqu’il est comparé à la modalité avec apport seul de phosphore au sol. Les traitements foliaires ont permis d’économiser environ 20 kg de P2O5 par ha et de maintenir, voire d’augmenter, le rendement.
Figure 2. Application de diverses solutions foliaires de phosphore sur du blé d’hiver ayant reçu une application au sol optimale de phosphore au moment de la plantation, à savoir NPK 18-46-0 à 100 kg/ha (unités de P et de K sous forme de P2O5 et de K2O respectivement). Les produits Armonika et Phostrade Mg-Zn de Tradecorp ont été appliqués au stade BBCH 2324 (mi-tallage) en application foliaire avec des herbicides.
Il est intéressant de noter que peu de recherches ont été publiées en Europe sur les applications foliaires de phosphore au cours des deux dernières décennies par les centres de recherche et c’est certainement un sujet qui nécessite plus d’investissements.
Tradecorp, grâce à ses efforts continus de R&D, dispose de nombreuses études internes qui confirment les observations précédentes. Par exemple, ce récent essai 2021 réalisé en Allemagne a testé trois produits Tradecorp différents à forte teneur en P et appliqués en foliaire. Les trois produits ajoutent moins de 2 unités foliaires de P2O5 par ha, mais donnent des résultats positifs en augmentant le rendement de 500 à 800 kg/ha. En partant du prix de janvier 2022 de 260 €/tonne de blé, on obtient une augmentation de 130 à 208 € du bénéfice brut par ha.
Les caractéristiques du produit peuvent être résumées comme suit :
Dans l’ensemble, toutes ces études ne laissent aucun doute sur la rentabilité de l’utilisation du phosphore foliaire en complément des applications d’engrais P au sol. Optimiser les applications de P au sol, souvent en réduisant de quelque % le P appliqué, puis en appliquant une partie de ce P économisé plus tard dans le cycle sous forme d’application foliaire, permet de préserver, voire d’augmenter les rendements, tout en veillant à ne pas compromettre la qualité.
Nous connaissons tous depuis de nombreuses années les avantages qu’une nutrition foliaire complémentaire peut apporter à nos cultures. Mais certaines de ces connaissances ont pris la poussière en raison de l’intérêt porté à des sujets agronomiques plus récents et plus tendances. Lorsqu’il s’agit d’optimiser les méthodes, Tradecorp est là pour partager ses connaissances et vous aider à maintenir la performance de vos cultures.
Les coûts du phosphore, comme tous les autres coûts des intrants pour les producteurs, continuent d’augmenter, et cette charge est plus lourde aujourd’hui qu’elle ne l’a jamais été auparavant. Les problèmes de logistique et de continuité de l’approvisionnement atteignent également des niveaux jamais vus depuis des décennies. Cependant, en intégrant des applications au sol et foliaires comme aspects clés d’un programme agronomique, il est possible d’ajouter plus de flexibilité et de résilience au programme pour tenir compte de cette situation et de réaliser des économies en ces temps difficiles.
Il est impératif de tirer le meilleur parti possible de chaque goutte de P appliquée, que ce soit par le sol ou par voie foliaire. Les produits phosphorés foliaires, tels que ceux disponibles dans la gamme de Tradecorp, sont plus que jamais essentiels pour aider à optimiser et à équilibrer les besoins agronomiques par rapport aux coûts et à la rentabilité finale afin de maximiser le retour sur investissement. La mission de Tradecorp est de fournir aux agriculteurs des solutions durables à leurs besoins agronomiques et, en ces temps difficiles, il est justifié de mettre l’accent sur le rendement par la nutrition foliaire.
Faisons ce travail ensemble !
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